Trop de bals ?
Depuis quelques temps, un nouveau sujet de discussion (et de plaintes) semble être à la mode dans le milieu de la Country & Line Dance : il y aura un excès de bals, on ne sait plus dans quel bal aller tellement il y en aurait. La conséquence est que cela finirait par « tuer les bals », c'est-à-dire que, face à cet excès de concurrence, chaque club recevrait donc beaucoup moins de monde, ferait ainsi beaucoup plus de pertes que de profits, ne rentabiliserait donc pas l'investissement fait pour son bal – et ne serait donc pas prêt d'en refaire un autre...au détriment des danseurs.
Alors une petite analyse réelle de la situation, et de ses causes, me semblait justifiée, plutôt que de s'échauffer peut-être (je dis bien peut-être) inutilement sur le sujet. [Autant vous dire que je vais sans doute donner parfois l'impression de jouer l'avocat du Diable...Enfin si il n'y a pas de contradiction, il n'y a pas de débats, et on n'aurait rien à discuter, et cet article perdrait de son intérêt].
On est bien d'accord que l'on ne va évaluer la situation que dans une région donnée – en l'occurrence, le Nord/Pas-de-Calais, vu que c'est là que j'habite (j'ignore si c'est le même problème dans les autres régions, mais comme j'entends dire et j'ai lu qu'il y avait apparemment les même problèmes en Belgique par exemple) - car celui qui organise un bal à Lille ne sera pas embêté par celui qui fait un bal à Marseille, le même jour.
Pour le Nord/P. de C. alors : OUI, il est arrivé (et il arrivera encore) que plusieurs bals et manifestations soient organisés le même jour.
La question est maintenant : est-ce un PROBLEME ? On ne peut pas faire une réponse unique...
Les réponses seront donc
- NON, dans le cas où les bals en question sont organisés dans 3 villes très éloignées (exemple : 3 bals le même jour, mais l'un à Dunkerque, le 2ème à Boulogne et le 3ème à Maubeuge – tout le monde n'étant pas prêt à faire plusieurs kilomètres pour assister à un bal)
- NON, dans la mesure où certains bals ne drainent pas forcément le même public selon qu'il sera « 100% pure Country » ou non, avec orchestre ou CD...Cela permet donc aux danseurs d'avoir le choix, d'aller dans l'endroit qui leur convient le mieux.
- NON, dans la mesure où franchement, pensez-vous qu'il soit agréable de faire parfois un long trajet, pour se voir refouler à l'entrée parce qu'il y a trop de monde ? De danser sur une piste archi-bourrée de monde, tellement qu'on à peine à se déplacer ? D'avoir à peine la place de s'asseoir ?...Alors avoir du monde, oui ; faire du monde à tout prix, non...
- Un dernier point, le fait d'avoir un 2ème bal la même journée permet d'avoir une solution de repli au cas où l'on s'y prend trop tard pour réserver...
Mais il est vrai qu'il arrive qu'on se retrouve parfois à avoir 2 bals le même jour, de même style, et/ou proches l'un de l'autre, qu'on a tout aussi l'envie d'aller à l'un que l'autre et/ou de faire plaisir aux différents clubs.
Donc cela est vrai, dans ces cas-là, cela peut poser problème. Et je suis la 1ère à regretter de devoir renoncer à un bal qui me fait envie, alors que d'autres week-ends je ne trouve rien pour sortir...
En l'occurrence, cette année j'ai également assisté à la multiplication de bals qui avaient lieu le même jour...et j'ai parfois trouvé que cela faisait un peu trop.
La 2ème question est : pourquoi en est-on arrivé à cette situation ? D'aucun auront tout de suite la réponse : le manque de communication, et...l'appât de la Gloire et du Gain.
Pour la Gloire, je ne sais, je ne crois pas...Juste un minimum de reconnaissance pour le Club. Pour le Gain... Oui, dans la mesure où un Club a bien besoin d'argent pour « vivre », et qu'un bal est une manière agréable et sympathique de gagner de l'argent.
Il est vrai, il y a quelques années, il y avait 3, 4 bals maximum par mois. Il n'y avait aussi qu'une dizaine de clubs. Aujourd'hui, il y en a près de 150. Donc autant de bals potentiels (à supposer qu'ils n'en fassent qu'un par an). Il y a 52 semaines, 52 weekends donc, ce qui nous laisse 104 jours par an pour que chaque club puisse faire son bal. Sur ces 104 jours, il faut retirer :
- les 8 semaines de vacances en juillet/aout (-16 jours)
- les 2 semaines de Noël (- 4 jours)
- la Toussaint (-2 jours)
- la semaine de la rentrée (-2 jours)
- au moins 2 festivals par an, comme celui de Cambrai ou en Hollande (-4 jours)
104-28=76. 150 clubs doivent donc s'arranger pour répartir leurs bals respectifs sur 76 jours différents.
Est-ce impossible ? Si on tient compte du fait que certains clubs ne font jamais de bals, de la distance qu'il existe entre certains clubs qui n'empièteront pas l'un sur l'autre, on peut se dire qu'il est possible de programmer son bal sans déranger les autres clubs...en théorie.
Il y a un point important dont il faut tenir compte : un club de Danse Country n'est pas le seul à pouvoir décider de sa date de bal. Il est obligé de tenir compte des autres associations de sa commune, qui elles aussi peuvent avoir besoin de la salle. Des impératifs donnés par la mairie, des éventuelles autres festivités, des travaux etc. Par ailleurs certains clubs sont obligés de réserver la salle qu'ils désirent très tôt dans l'année, bien avant de connaître les dates des autres clubs de Country. Et comme certaines périodes sont plus libres et plus prisées que d'autres, il ne faut pas s'étonner que certains bals se retrouvent en même temps.
On pourrait se dire alors « Il faudrait qu'il y ait moins de clubs ». Il est vrai que ces dernière années le nombre de clubs s'est multiplié comme des petits pains, au point que, comme le dit ma maman : « les clubs de Country, c'est devenu comme les majorettes : chaque village veut avoir le sien ». Et c'est vrai que la Country est devenue un très gros phénomène de mode...Mais après tout, ne l'a-t-on pas bien cherché ?...Après tout, dans la plupart des objets qu'on peut lire dans le Journal Officiel concernant la création de clubs de Country, on peut lire « la promotion de la Danse Country »...On peut donc se féliciter : cela a marché au-delà de toutes espérances !!!!Revers de la médaille, cela crée d'autant plus de concurrence...
La mode est telle que bien sûr, d'autres associations non Country veulent faire aussi « leur » bal Country. – là encore, peut-on leur reprocher de céder à un mouvement qu'on a soi-même voulu à tout prix développer ? Le souci est que ces clubs hors country ne connaissent pas les « mœurs », les habitudes des autres clubs de Country...et ne pensent pas à vérifier que leur bal va empiéter sur le bal de quelqu'un d'autre.
Il en va sans doute de même pour la plupart des clubs « débutants ». Et on ne peut pas non plus demander aux clubs de ne pas faire leurs bals...
Ne peut-on donc rien faire ? Peut-être que si :
- Lorsqu'on choisit ses dates, se renseigner au maximum au préalable sur les dates déjà annoncées...et en tenir compte
- Dès qu'on a ses dates, les annoncer largement à l'avance (même sans affiche, même très largement)
- Faire circuler l'information via Country Nord, Country France, en distribuant des affiches dans les bals, en envoyant des mails... En bref : CO-MMU-NI-QUER.
- Ne pas hésiter à décaler une date quand cela est possible
Certains l'ont d'ailleurs très bien compris.
Deux dernier points importants concernant les annonces de vos bals, qui n'ont rien à voir avec le sujet mais tant qu'on y est...
- 100% Country, Country et Line Dance, un peu, beaucoup ? ...On ne va pas refaire un long débat sur le sujet, mais un petit rappel : Soyons clairs et honnêtes dans nos affiches, et assumons nos choix !!!
- Et un point très important, SOYEZ PRECIS dans la localisation de vos bals, pensez à donner l'ADRESSE EXACTE, pas seulement le nom de la salle !!!!
En conclusion, je crois qu'on peut dire d'une part, que la situation n'est pas catastrophique. Que d'autre part, il faut accepter le revers du succès : on ne peut pas revenir en arrière, et il arrivera encore que certains bals aient lieu en même temps, alors cela ne nous arrange pas. Mais tenir compte des conseils ci-dessus ne peut que résoudre certains problèmes.
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